Le risque zéro n’existe pas. Même si toutes les précautions ont été prises, une entreprise peut être victime d’un incendie, d’une inondation, d’une cyber-attaque ou encore d’un bris de machine qui, brutalement, va interrompre son activité ou significativement la réduire. Alors plutôt que de se contenter d’espérer que le pire n’arrive jamais, mieux vaut s’y préparer en établissant un plan de continuité d’activité (PCA). Un document dans lequel seront décrits les risques majeurs qui pèsent sur l’entreprise et les actions à mettre en place pour en limiter les impacts en cas de survenue. Une entreprise est une machinerie complexe qui, suite à un évènement indésirable, peut se gripper. La première démarche qui préside à l’élaboration d’un PCA consiste donc à identifier les fonctions et les lignes métiers de l’entreprise (chaîne de production, service de maintenance, service comptable, système informatique…) dont l’arrêt brutal mettrait en péril, à très court terme, l’activité de l’entreprise. Alors, comment faire ? • Avant tout, il va falloir identifier les risques qui pèsent sur l’entreprise compte tenu de son activité, de sa localisation et de son organisation (multi-sites, par exemple…). Grâce à une matrice de criticité (mesurant la fréquence et la gravité des risques), il sera possible de les hiérarchiser et ainsi de ne prendre en considération que ceux qui sont majeurs. Identifier les vulnérabilités Désormais doté d’une liste de risques, il devient possible de mesurer l’impact de chaque sinistre sur les lignes métiers et ainsi de savoir si le temps d’arrêt probable provoqué par chacun d’eux est supérieur au temps d’arrêt maximum acceptable. Lorsque c’est le cas, des actions visant à réduire le TAP devront être envisagées. Exemple : une entreprise située en bord de fleuve peut être victime d’une inondation. 10 jours sont nécessaires pour changer les moteurs électriques qui assurent le fonctionnement de la chaîne de production. Or, il n’y a que 5 jours de stock. Cette situation devra être prise en compte dans le PCA. Identifier les risques majeurs qui pèsent sur l’entreprise n’est pas le seul objectif d’un PCA. Établir ce document va également permettre de définir l’ensemble des actions à mener suite à un sinistre pour en réduire les impacts et rendre possible un redémarrage de l’activité. Le plan d’urgence Pour garder le contrôle de la situation et agir de manière efficace au moment d’un sinistre, il faut être préparé. Raison pour laquelle une cellule de crise sera constituée lors de la réalisation du PCA. Outre un directeur, elle comprend les responsables des lignes métiers sensibles et une personne chargée de fournir les moyens nécessaires à la gestion de la crise. Elle a pour mission d’organiser le déploiement du plan de continuité de l’activité. Autrement dit : Et attention, les personnes en charge d’appliquer le PCA doivent parfaitement connaître leur rôle afin d’agir correctement et sans attendre dès la survenue du sinistre. Une préparation est donc nécessaire. La gestion de la crise L’étape de cartographie a mis en évidence les principaux risques de voir un sinistre bloquer le fonctionnement d’un service clé de l’entreprise. Une des missions du PCA consiste à définir les actions à mettre en œuvre pour traiter ces risques. Ainsi, en cas de sinistre, elles permettront d’atteindre, très rapidement, un niveau de fonctionnement minimum acceptable. Deux types d’actions pourront être lancés (elles seront définies en tenant compte de leur efficacité et de leur coût) : Le redémarrage de l’activité Les solutions mises en œuvre dans le cadre de la gestion de crise sont par nature transitoires. Elles vont perdurer le temps que les conditions de redémarrage de l’activité soient réunies. Les actions permettant un redémarrage de l’entreprise seront également listées et présentées avec précision dans le PCA. L’entreprise et les risques qu’elle encourt évoluent en permanence. Le PCA étant là pour y répondre, il doit également être mis à jour régulièrement pour prendre en compte : Généralement, un PCA est mis à jour tous les 2 à 3 ans. Un PCA toujours disponible En cas de sinistre, le PCA doit être accessible rapidement et facilement, à toutes les personnes (et à elles seules) qui sont missionnées pour le mettre en œuvre. Aussi, le PCA et ses annexes doivent être :
Article publié le 02/11/2018 - © Les Echos Publishing